lundi 9 juillet 2012

Epilogue des 100km 2010


Épilogue des 100km d’Eupen

Momo sirote tranquillement sa bière aux côtés de son pote de toujours, Séraphin. Il est aux alentours de midi alors que les deux compères en sont à leur quatrième pinte ! L’état pré-comateux qu’ils atteignent ne les aide pas à converser. Ne sortent de leurs bouches, aux lèvres tuméfiées, que des vapeurs d’alcool…
A la table voisine, sur cette magnifique terrasse protégée des fréquentes intempéries pourtant normales pour cette région vert printemps toute l’année, la famille Braque se marre bien. Bob Dylan, le plus jeune, bave en engloutissant le McAcq qu’il a entamé quelques secondes plus tôt. Sa jolie Sylvie de sœur, une trainée… de ketchup enrobé de cette moutarde assez épaisse pour transporter quelque hachis de cornichon, s’étouffe en l’encourageant, alors que leur père, Johny, un picon-bière dans le pif, se tape sur les cuisses tant il est fier de sa progéniture !! Ne cherchez pas la mère ! Elle est en train de faire des passes dans la caisse pourrave qu’elle a tirée à son abruti de mec qui l’a, à nouveau, foutue en cloque un soir de partouze interrompue par une descente de flics avertis par la fumée curieusement aromatisée qui s’échappait des fenêtres de cette vieille Merço aux amortisseurs habitués à grincer ainsi, chaque vendredi soir, entre 19 et 21 heures, quand Johny s’en va en guerre avec ses collègues, alors qu’il en a marre, Braque !! « A la tienne ! Salope » !!!

Voilà ! Le décor est dressé pour cet émouvant épilogue.

Un beau bruit de moteur vient polluer et, paradoxalement, entretenir cette distinguée ambiance. Mais, dans un premier temps, personne ne le perçoit réellement, tant les deux chiards Braque font marrer leur con de père. Quant aux deux autres, anesthésiés qu’ils sont, un simple ronronnement, ajouté au doux roucoulement entretenu par les Braque, ne suffit pas pour leur ouvrir un nouvel horizon. Mais, soudainement le moteur se tait, et avec lui, les ricanements des gamins, les conneries du père et les onomatopées des deux autres poivrots. Cette coupure sonore a en fait réveillé tous ces bons clients. Mais, la suite prend du temps à se dessiner, à s’animer. Des portières se sont bien ouvertes, mais rien n’a suivi pendant quelques dizaines de secondes. Momo est accroché à la suite, les lèvres pendantes du poids de l’alcool ingurgité depuis son réveil matinal accidentel, dû à sa chute depuis le lavabo sur lequel il avait passé la nuit, cramponné au robinet, mais celui-ci lui a pété dans les doigts !!! Séraphin allonge difficilement le cou de cinq bons centimètres pour mieux apprécier la scène. Et les secondes passent sans qu’évolue la situation ! Bob Dylan va pour pousser la chansonnette quand la Sylvie jolie, de sa petite mais déjà rocailleuse voix, lui intime l’ordre de la fermer ! Car, elle, elle a déjà entrevu, de son côté, un pied, nu, un deuxième pied à son côté comme pour former la paire, puis une cheville, l’autre, et très lentement les mollets puis les genoux, bardés de bandages… toute cette chair emballée s’extirper délicatement du Scénic marron glacé. Le suspens  est presque à son comble. Johny, à son tour, voit se dérouler, par une autre ouverture, le même spectacle extraordinaire. Il en arrête de boire, avale son énorme gorgée aussi lentement qu’une troisième paire de jambes, aux extrémités ornées de nombreuses mignonettes poupées blanches,  s’éjecte du véhicule, à la vitesse supersonique d’un escargot en rut. Et les trois propriétaires de ces membres délicatement déployés se dévoilent progressivement jusqu’à se trouver totalement à l’air libre. Et quand il voit le premier se mouvoir, le tronc incliné à une bonne trentaine de degrés vers l’avant, Momo ne peut retenir un « Ooohh ! » d’étonnement. Le second puis le troisième, tout en alternant grimace et large sourire, avancent chaque jambe très précautionneusement, un peu plus incliné que leur compère. Séraphin a du mal à retenir ses yeux globuleux qui s’exorbitent. « Vise ça ! » lance-t-il à Momo. « Morbleu ! » répond celui-ci, « c’est quoi, ces gars-là » ?!
Sébastien, Maxime et Charles progressent très lentement, vers ce qui leur rappelle un poste de ravitaillement, dans la douleur. Mais ça les amuse ! Entrecoupés de « Aie !! Ouille !! J’ai mal partout ! J’ai mal au cul ! ...etc. » les rires de nos trois visiteurs se rapprochent de la terrasse. Le spectacle est saisissant ! Incapables d’avancer les membres plus rapidement, ces gars semblent avoir chevauché sans arrêt depuis des jours, et paradoxalement, bien entendu, ils piaffent… de rire ! Le public en a donc pour son prix. Malheureusement, cette scène aurait mérité ce que dans le temps on avait coutume d’appeler le carré blanc ou plus récemment un petit « 12 ans » ! Car les spectateurs présents ne semblent pas saisir le côté dramatique de cette situation comique ! Et pour ajouter une touche de couleur, Johny entonne, toutefois discrètement, un « Court plus vite, Charly… ». Quant à Momo, délicatement, comme à son habitude, il ne peut s’empêcher de demander à son pote : ce qu’à son avis « ils pouvaient bien faire dans leur grande bagnole pour avoir mal au cul comme ça » ?!
Quand, après dix minutes d’un cheminement douloureux, tout de contorsions et d’arrêts constitué, les trois nouveaux venus parviennent à poser leur postérieur sur une de ces chaises fixée au sol, ils entament un langoureux et curieux striptease, tant cette épreuve leur a parue éprouvante et calorifique. Aux yeux des habitués du lieu et à juste raison, les membres supérieurs ne paraissent pas en meilleure forme que les jambes. Pourtant, ils vont de surprise en surprise. Et les mots leur manquent définitivement lorsqu’ils découvrent trois marcels verts fluo laissant déborder des montagnes de muscles !!
En attendant leurs trois chocolats chauds, les trois champions ne tiennent pas en place. Ces corps, pourtant impeccablement sculptés, sont endoloris à l’extrême. Mais curieusement, ils continuent à en rire. Et chaque mouvement de pied, ou de toute autre partie du corps, prend un temps infini. Mais le mal être est tel qu’il faut changer de pose dès qu’on pense en avoir trouvé une correcte.
Aux deux tables voisines, on ne peut détacher le regard de ces trois types en pleine représentation théâtrale. Alors, Johny s’affaisse progressivement sur la table, aidé par ses coudes, préoccupés par le soutien d’une tête prête à déborder de bonne bibine, en plein aquaplaning sur le mélange ketchup moutarde. Heureusement pour lui, les morceaux de cornichon font barrage à l’écroulement pourtant prévisible de ce bon père de famille qui sait si bien occuper les petits ! Vu la dernière date inscrite sur les marcels flashis, celle d’aujourd’hui, ils viennent juste de terminer ce truc incroyable : 100 kilomètres ! « Cent bornes !! » s’exclame soudainement Momo. « Putain d’sa race !! 100 !!! » renchérit Séraphin. « Allez, les gars ! Ca s’arrose !!! Patron ! La tournée géné… géné… rale » !!! Gêné, lui aussi, Charly, le petit pépère de 53 ans à la barbichette blanche, décline l’alléchante invitation de cet admirateur : « Non, merci ! On s’est assez fait arroser comme ça, camarade » !!

dimanche 1 juillet 2012

Ultime répétition... à froid !

A l’occasion de leur traditionnelle dernière séance de préparation, les Warriors avaient rendez-vous avec une météo rafraîchissante en ce dimanche matin. Tous les membres n’étaient certes pas rassemblés pour former un ensemble cohérent, mais les présents ont pourtant réussi à se faire plaisir et profiter des conditions qu’ils découvraient tant l’inspiration était à l’ordre du jour. Mais il a fallu faire sans le malheureux Momo, décidément fort malmené par ses genoux. C’est donc avec une grosse pensée qu’ils se sont élancés sous la caméra espionne et l’illustre GPS (nouvelle version !!) de Super Max. L’objectif n’était donc pas si simplet que ça. On se souvient que leur record mondial avait été établi il y a un peu moins d’un an à l’occasion de l’ultime virée… Et quoi qu’on en dise, même avec des gazelles toutes neuves : 41km/h… ça ne peut pas se battre facilement !!
Mais, je vais vous laisser juger par vous-même de leur prestation avec les preuves sous les yeux. Vous pourrez ainsi voir ce qu’est un vrai Warrior (plein de Aine et vidé de ses tics !!!) en pleine action : comment il grimpe, crapahute, crache ses poumons pour éliminer un concurrent gênant…  Et là, prévoyez le seau car si vous désirez agrandir l’image qui vous appelle, vous risquez d’être secoués, voire dérangés !! Ensuite, vous pourrez suivre vos héros à la trace sur le parcours que vous trouverez en lien… Tout un programme, donc…
Eh, oui… ces vieux briscards, prêts à tout faire péter dans le Perche, sont à la pointe de la techno. Logique… non ?!
Pour finir, vous pourrez souffler et profiter d’une vraie (petite) semaine de repos… avant le grand jour, qu’ils auront à cœur d’organiser lors d’un dernier séminaire au cours de la semaine, loin des flashs et des micros d’une presse toujours déchaînée !!




La carte de ce beau parcours